Cette exposition a connu une seconde vie, à la demande de
Monsieur Galtier, alors responsable du services des
Affaires Culturelles de l' Université de Picardie Jules
Verne. Pour cet accrochage. Les photos étaient présentées
dans des cadres grand format, avec des tirages sépia et des
feuilles mortes qui rythmaient ces cadres. Pour la
présentation de ce travail, nous avions repris le texte de
Claude Engelbach qu'il avait écrit pour la première
présentation.
Court-circuit. Malgré ce
titre les photographies de Michel Gombart ne me semblent
porter en rien à la dérision. Si le « piqué » des
tirages s’attache à dresser l’inventaire des
soins institutionnels prodigués aux cimetières militaires,
le cadrage en souligne la rigueur et met en valeur une
architecture officielle et pourtant sans laideur, non sans
âme s’agissant notamment de certains cimetières
allemands, qui s’oppose au rêve de pierre, à la naïve
luxuriance de ces jardins aujourd’hui trop bien
alignés, eux aussi, reflet pour l’éternité des
inégalités d’ici bas, où repose les morts civils. En
définitive le titre dénonce la guerre mais les hommes
rentrés dans l’anonymat ne sont pas moqués.
Le champ d’honneur est devenu champ des morts. Les
degrés d’un escalier monumental descendent
jusqu’à cet espace d’herbe rase, digne et
cérémonieux, marge et réserve de la stèle solitaire, claire
épure de pierre gravée. Herbe, terre, gravier en à-plats
bien distinct disent sans pompe excessive ni pathos
l’ultime passage du retour à l’élémentaire
minéral et végétal.
Restent l’effet rhétorique de la répétition des
formes et l’alignement réducteur de la mémoire des
hommes. S’il vient à l’esprit qu’après la
boue et le sang, une fois comblés les cratères, un
cimetière militaire est une remise en ordre, la polyphonie
des gris photographique de Michel Gombart, étrangement
n’a rien d’un demi deuil dans la brume des
labours picards.
Claude Engelbach, 1980- Responsable des Expositions à la
Maison de la Culture D’amiens.
.
L’avenir,l’avenir !
l’œuvre de l’avenir sera d’effacer
ce présent-ci et de l’effacer plus encore qu’on
ne pense, de l’effacer comme quelque chose
d’abominable et de honteux. Et pourtant ce présent il
le fallait, il le fallait ! Honte à la gloire
militaire, honte aux armées, honte au métier de soldat qui
change les hommes tour à tour en stupides victimes et en
ignobles bourreaux »
Le
Feu. Henri Barbusse.
Pour mettre un peu de
douceur, un grand merci à Kenza pour son aide....