RAINY DAY , DREAM
AWAY...
Hey
man, take a look out the window 'n' see what's happ'nin'
Hey man, it's rainin'
It's
rainin' outside man...
Aw,
don't worry 'bout that
Jimi Hendrix
Le ciel
est gris, on ne sait plus comment c’est arrivé ni
quand… rien ne bouge dans l’air, on a
l’impression que les feuilles et les fleurs
attendent, elles semblent indécises… les bruits sont
comme amortis…l’attente continue, en ce
concentrant, on peut décoder la musique qui vient
d’une pièce lointaine, il faut à la fois tendre
l’oreille et dans le même temps faire appel à la
mémoire qui jadis avait eu l’occasion de graver dans
ses circuits ,à l’occasion de nombreuses écoutes les
notes de « Phaedra » de Tangerine Dream. La
superposition des deux permet d’appréhender la
musique. Visuellement tout est immobile et de façon
impromptu c’est un tout petit bruit qui annonce son
arrivée. Rien de violent, juste le même petit bruit qui se
répète dans une lente progression. On ne les voit pas
encore dans le contrejour de la cour, par contre si on
baisse son regard sur le sol, on découvre des petites
taches qui assombrissent le ciment. Les gouttes d’eau
dans un grand désordre viennent s’écraser sur le
béton. C’est le genre d’ambiance que l’on
retrouve presque avec plaisir lorsque cela arrive à un
moment en creux, un de ces moments ou l’on sait que
tout est possible mais surtout même si ne se l’avoue
pas franchement on s’oriente vers l’attente.
Maintenant que l’eau tombe de façon régulière, la
lumière s’est assombrie, les blancs sont devenus
gris, les feuilles luisent et ruissellent et les gouttes
s’écrasent les unes sur les autres en dessinant des
ronds qui se détruisent aussitôt formé. C’est une
sensation agréable, un moment ou la vie ralentit, ou
l’on abandonne les tensions du quotidien pour se
mettre au rythme régulier de la pluie. C’est un peu
comme si l’eau enlevait les soucis en douceur.
C’est un sentiment profond de bien être que je
connais bien. Tant de fois il m’a accompagné dans ma
jeunesse et dans mon adolescence, lorsque j’ouvrais
la fenêtre de ma chambre et qu’immobile je regardais
la pluie rebondir sur les feuilles du cerisier pour
s’évanouir dans la pelouse. En échange la terre
fournissait une odeur suave et entêtante. Aujourd’hui
c’est pareil, les sensations, les émotions sont un
subtil mélange du moment présent et de touts les fois dont
le cerveau a su garder le souvenir. Il n’y a rien à
faire, rien à dire juste s’abandonner et se laisser
submerger par ce petit territoire où l’eau en tombant
sur le ciment invente mille petits paysages
éphémères…