Here, there & everywhere…

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Cette série de photographies est l'occasion de faire un clin d'oeil à Jean-Jacques Rousseau qui passa une partie de sa vie à herboriser, en particulier dans le Valois autour d'Ermenonville. Il ne faudrait pas qu'il revienne le bougre car les paysages qu'il a parcourus avec délices ont été rasés en partie par l'agriculture intensive. Il avait une réelle connaissance des plantes et l'on peut voir à l'abbaye de Chaalis des pages de son herbier. Ma démarche est bien plus superficielle,lors des ballades la photographie permet « d’herboriser » en fixant des paysages végétaux.Ce ne sont pas les plantes en tant que telles qui retiennent mon attention, c'est leur capacité à créer dans des espaces désordonnés, des rythmes des ambiances. D’ou le lien avec le titre « Here there & everywhere »qui provient de l'album des Beatles "Revolver".C'est une chanson intemporelle, toute en douceur avec une sourde mélancolie. Elle permet également d'indiquer que ces photographies sont faites ça et là,sans autre intention que de fixer une émotion ( running my hand through her hair…) .

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« Je n’ai vu nulle manière plus simple et plus sûre d ‘exécuter cette entreprise que de tenir un registre fidèle de mes promenades solitaires et des rêveries qui les remplissent quand je laisse ma tête entièrement libre, et mes idées suivent leur pente sans résistance et sans gêne. Ces heures de solitude et de méditation sont les seules de la journée où je sois pleinement moi et à moi sans diversion, sans obstacle, et où je puisse véritablement dire être ce que la nature a voulu. » « Le jeudi 24 octobre 1776, je suivis après dîner les boulevards jusqu'à la rue du chemin vert par laquelle je gagnais les hauteurs de Ménilmontant, et de là prenant les sentiers à travers les vignes et les prairies, je traversai jusqu'à Charonne le riant paysage qui sépare ces deux villages, puis je fis un détour pour revenir les mêmes prairies en prenant un autre chemin. Je m’amusais à les parcourir avec ce plaisir et cet intérêt qui m’ont toujours donnés les sites agréables, et m’arrêtant quelquefois à fixer des plantes dans la verdure.J’en aperçu deux que je voyais assez rarement autour de Paris et que trouvai très abondantes dans ce canton là. L’un est le picris hiéracioïdes de la famille des composées, et l’autre le buplevrum falcatum de celles des ombellifères. Cette découverte me réjouit et m’amusa très longtemps".
Jean-Jacques Rousseau: Extraits des Réveries du promeneur solitaire

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