COMMUNE DE PARIS, LA SEMAINE SANGLANTE

21 au 28 MAI 1871


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 Quand la foule aujourd'hui muette, comme l'océan grondera,
Qu'à mourir elle sera prête, la Commune se lèvera.
Nous reviendrons foule sans nombre, nous viendrons nous serrant les mains.
La mort portera la bannière ; le drapeau noir crêpe de sang ;
Et pourpre fleurira la terre, libre sous le ciel flamboyant.
 
Louise Michel, mai 1871


 Le Mur des Fédérés

 

30 000 insurgés seront tués dont 3 500 fusillés dans Paris sans jugement, 1900 le seront cour de la Roquette et plusieurs centaines au "Mur des fédérés" du Père-Lachaise.
 
40 000 prisonniers seront internés, dans les pires conditions, sur des pontons flottants et dans des places et enceintes fortifiées.
 
10 137 personnes dont 657 enfants, 47 de 13 ans et 26 de 12 ans et moins, seront condamnées aux travaux forcés, à la déportation dans une enceinte  fortifiée, à un emprisonnement de moins d'un an ou de plus d'un an et, pour les mineurs, à la détention en "maison de correction".
 
35 conseils de guerre improvisés siégeront encore pendant deux ans pour "juger" toutes les personnes arrêtées.
 
"20 000 hommes, femmes, enfants tués pendant la bataille ou après la résistance à Paris et en province ; 3000 au moins morts dans les dépôts, les pontons, les forts, les prisons, la Nouvelle-Calédonie, par l'exil ou les maladies contractées pendant la captivité ; 13 700 condamnés à des peines qui, pour beaucoup, ont duré neuf ans ; 70 000 femmes, enfants, vieillards privés de leur soutien naturel ou jetés hors de France ; 107 000 victimes environ, voilà le bilan des vengeances de la haute bourgeoisie". (P.O. Lissagaray "Histoire de la Commune de Paris")
 
"Dimanche matin, sur plus de 2000 fédérés, 111 d'entres eux ont été fusillés et ce, dans des conditions qui démontrent que la victoire était entrée dans toute la maturité de la situation". (G. Gallifet, général Versaillais).
 
"Quand les hommes rendent leurs armes, on ne doit pas les fusiller...cela était admis. Malheureusement, sur certains points on a oublié les instructions que j'avais données". ( Mac-Mahon, maréchal nommé par Thiers commandant de l'armée de Versailles).
 
"On tuait partout, on tuait sans trêve. C'était le délire du massacre, et ces sanglantes saturnales allaient se prolonger pendant quatre jours à la lueur des maisons enflammées. C'est par milliers que les cadavres des "fusillés en masse" s'entassaient dans les rues des Abbesses, Lepic, des Poissoniers, au Moulin de la Galette, au Château-Rouge. Le 28 mai on vidait l'immense fosse commune creusée au milieu de la place. Les cadavres, à moitié décomposés, étaient chargés dans des tapissières. Tous les spectateurs étaient pleins d'effroi. Une jeune fille qui assistait à ce spectacle dit : j'en ai vu bien d'autres, dans un trou on a fourré 150 gardes nationaux". (Récit d'un témoin)
 
"Le cadavre est à terre mais l'idée est debout". (Victor Hugo, parlant de la Commune).
 
Le 26 mai, le général s'emparait du faubourg Saint-Antoine et parvenait au pied du cimetière du Père-Lachaise, où se tenait "la vieille garde"des fédérés, ceux qui préféraient la mort à la fuite. Ceux qui ne s'étaient pas fait tuer sur leurs canons encloués furent adossés à un mur de ce cimetière, qui devait acquérir une si lugubre célébrité, et impitoyablement massacrés.
 
Le 28 mai cette proclamation était affichée sur les murs de Paris : " travail et la sécurité vont renaître.République française. Habitants de Paris L'armée de la France est venue vous sauver. Paris est délivré. Nos soldats ont enlevé, à quatre heures, les dernières positions occupées par les insurgés. Aujourd'hui la lutte est terminée ; l'ordre



images de la répression

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la répression fut atroce et démesurée (…).
Les vainqueurs s’efforcèrent de sauver les apparences en établissant des cours martiales (…) mais les excès de la répression furent tellement évidents que personne ne crut sérieusement que les lois du pays étaient respectées".
"Lorsqu’ils avaient conquis un quartier, les soldats, quelque fois avec l’aide de la police, procédaient à des perquisitions… (…) Ces opérations furent suivies de milliers d’arrestations arbitraires et d’exécutions sommaires… ".
Ce déchaînement "ne fut pas le fait d’une soldatesque incontrôlée… (…) Les soldats restèrent sous le contrôle de leurs officiers même si les partisans de Versailles essayèrent parfois de soutenir le contraire pour justifier certains excès".
"Les pires excès de l’armée furent exécutés sur des ordres venus d’en-haut".
"J’ai vu fusiller à la barricade du faubourg Saint-Antoine une femme qui avait son enfant dans les bras. L’enfant avait six semaines et a été fusillé avec la mère. Les soldats qui ont fusillé cette mère et son enfant étaient du 114ème de ligne. On l’a fusillée pour avoir dit : "Ces brigands de Versailles ont tué mon mari". On a fusillé la femme d’Eudes, enceinte de sept mois. Elle avait une petite fille de quatre ou cinq ans qui a disparu. On la dit fusillée aussi. À la petite Roquette, on a fusillé environ deux mille enfants trouvés dans les barricades et n’ayant plus ni père ni mère". (Témoignage de Marie Mercier, extrait des archives de Victor Hugo).


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Hommage aux communards, la Semaine Sanglante
Travail photographique

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Au cours de ce procès, Ferré refuse de se défendre. Cependant, accablé de calomnies, il rédige une lettre dans laquelle il se défend, mais que le tribunal ne lui permettra pas de lire. Il est condamné à mort le 2 septembre 1871 et exécuté, en même temps que Louis Rossel et le sergent Pierre Bourgeois au camp de Satory à Versailles le 28 novembre.


1187ap Louis Rossel Rossel1

Louis Rossel ne souhaitant pas prendre le pouvoir total, démissionne avec éclat, mais ne fuit pas la Commune. Certains membres du Comité de Salut public (notamment Pyat) veulent sa mort tandis que d'autres le considèrent comme leur seul espoir. Rossel reste à Paris, caché dans un hôtel du boulevard Saint-Germain. Il préfère être « du côté des vaincus, du côté du peuple 
Les Versaillais l'arrêtent, le jugent deux fois. La famille nîmoise de Louis-Nathaniel, des étudiants parisiens, des notables de Nîmes, de Metz, de Montauban, des protestants, Victor Hugo le colonel Pierre Denfert Rocherau et de nombreux intellectuels le défendent, en vain. Adolphe Thiers propose à Louis Rossel de le gracier s'il s'exile à vie. Il refuse, voulant assumer ses responsabilités, ne voulant pas trahir son pays et ses convictions ni soulager la conscience de Thiers.
Il est fusillé le28 novembre 1871, à l'âge de vingt-sept ans, au camp de Satory en même temps que Théophile Ferré et le sergent Pierre Bourgeois.
D'un point vue juridique, la sentence était pourtant illégale et constituait une erreur judiciaire. Son exécution était, pour Adolphe Thiers, motivée politiquement : « Il fallait faire un exemple. »



Milliere_Jean-Baptiste Jean-Baptiste Millière 5529ap

ll soutint la Commune de Paris lorsqu’elle s’imposa en mars 1871 et il se trouvait dans la capitale lorsque commença la guerre entre la Commune et le gouvernement versaillais.
Il ne prit pas part aux hostilités et se trouvait chez son beau-père, rue d’Ulm, voisine du Panthéon lorsque les Versaillais reprirent Paris. Il est arrêté le 26 mai. Par ordonnance du général de Cissey , le capitaine Garcin le fusilla en le forçant à s’agenouiller sur les marches du Panthéon exécution sommaire illégitime en raison de son immunité de parlementaire. Sa veuve fut néanmoins déboutée dans son procès intenté contre Garcin, promu général, par le tribunal qui se déclara incompétent. Ses dernières paroles furent « Vive l’humanité ! ».





1677ap Jaroslaw DombrowskiDombrowski copie

Officier polonais, quartier-maître dans l'armée russe, il prépara à l'insurrection de 1863contre la Russie, fut condamné à la déportation en Sibérie, s'évada pour la France où il combattit en tant que général de la Commune de Paris Chargé de la défense de celle-ci, il mourut sur les barricades.

Le 22
mai, au plus fort de la bataille des barricades, un témoin raconte qu’on voit Dombrowski sur son cheval noir conduisant, rue de Rivoli, un bataillon qui chante le Chant du départ à l’assaut de l’ennemi. Le 23, il est mortellement blessé sur la barricade de la rue Myrrha, et décède à l’hôpital Lariboisière. Son corps est transporté au Père-Lachaise, où il sera inhumé, «revêtu de son uniforme et enveloppé dans un drapeau rouge». Sur le chemin du cimetière, à la Bastille, ses camarades de combat lui rendent un dernier émouvant hommage, ainsi rapporté par l’historien Lissagaray: «Les fédérés de ces barricades avaient arrêté le cortège et placé le cadavre au pied de la colonne de Juillet. Des hommes, la torche au poing, formèrent autour une chapelle ardente et les fédérés vinrent l’un après l’autre mettre un baiser au front du général.» Illustration de la portée de l’exemple Dombrowski, plus de soixante ans plus tard, pendant la guerre d’Espagne, son nom sera donné à une unité polonaise des Brigades internationales.
 
Yves Housson




Delescluse Charles Delecluze 1287azp

Lors de l'entrée des Versaillais dans Paris, il en appelle le 24 mai à une guerre des quartiers : « Place au peuple, aux combattants aux bras nus ! ». Le lendemain, 25 mai, désespéré, il ne fera rien pour éviter la mort sur une barricade au Château-d'Eau, ne voulant en aucun cas « servir de victime ou de jouet à la réaction victorieuse ». Considéré comme en fuite bien que mort, il sera condamné à mort par contumace en1874.

Le 30 mars, il est élu membre de la Commune, il donne sa démission de député. Lors de l’entrée des versaillais dans Paris, il appelle le 24 mai à une guerre des quartiers et déclare « place au peuple, aux combattants aux bras nus ! » Le lendemain, 25 mai, il est découragé et désespéré, il ne fera rien pour éviter la mort. Il est frappé mortellement sur la barricade du Château-d’Eau, ne voulant en aucun cas « servir de victime ou de jouet à la réaction victorieuse. Ses luttes incessantes pour la démocratie et la République, son courage et sa volonté farouche, malgré les épreuves, lui vaudront le surnom de « Barre de fer ». Sa sépulture est une concession gratuite par arrêté préfectoral en date du 19 janvier 1883.


1694ap Gustave Flourens flourens

Le 18 mars 1871, il rejoint le mouvement insurrectionnel de la Commune de Paris. Flourens est élu membre de la Commune par le XIXe arrondissement.
Il est nommé général et chargé de la défense de Paris. C’est un des chefs les plus actifs de la révolte. Dans une sortie contre les troupes versaillaises au matin du 3 avril, il est tué dans un corps à corps à Chatou alors qu’il était désarmé par le capitaine de gendarmerie Desmarets, d’un coup de sabre qui lui fend la tête.
Ce militaire très courageux sera juge de paix à la Garnache en Vendée et protégé par le comte de Baudry d’Asson.

Mais l’homme reste plein de courage. Lors de l’offensive précipitamment organisée par la Commune le 3avril, en réponse aux premières agressions et atrocités versaillaises, ses hommes de la 20elégion occupent l’aile droite de l’armée communarde. Leur avancée est spectaculaire : de Neuilly à Asnières, Bois-Colombes, Rueil puis Chatou et Bougival, conquis après de vifs combats.Versailles n’est plus qu’à quelques kilomètres. Mais Flourens s’est isolé, les autres colonnes communardes n’ayant pas connu le même succès. Il faut ordonner la retraite. Pour sa part, Flourens ne s’y résigne pas. Lui et Cipriani s’attardent avec quelques hommes dans une petite auberge où un parti de gendarmes versaillais les surprend. Flourens doit se rendre après un court combat. Reconnu, il est assassiné d’un coup de sabre à la tête par un capitaine versaillais auquel Thiers donnera la Légion de déshonneur!



Raoul_Rigault Raoul Rigault 1222azp

Raoult Rigault fut tué d'une balle dans la tête par un officier Versaillais le 24 mai 1871 à l'angle de la rue Royer Collard et de la rue Gay-Lussac. ll avait pour l'occasion revêtu son uniforme d'officier de la garde nationale qu'il ne mettait jamais. Son corps resta exposé plusieurs jours sur place et fut livré à l'ignominie.



1382azp Emile Duval Duval_Emile

Extraits du Journal Officiel de la République française sous la Commune
Mort du général Duval
La Vérité publie le récit suivant d’un témoin qui a vu mourir le général Duval :
« Les généraux Duval, Henri et près de 1000 gardes nationaux avaient été cernés dans la redoute de Châtillon, et contraints de mettre bas les armes. Jusqu’à ce qu’un tribunal quelconque eut statué sur leur sort, ils étaient prisonniers de guerre, c’est-à-dire sacrés.
Les fédérés ont été conduits entre deux rangs de soldats jusqu’au petit Bicêtre, petit groupe de maisons situées sur le rebord de la route de Choisy à Versailles ; un combat très vif a eu lieu ici le dix sept septembre, une grande fosse surmontée d’une croix noire indique l’endroit unique où les victimes de cette journée ont été enterrées.
C’est à cet endroit que le général Vinoy, arrivant de Versailles avec son état-major, rencontra la colonne des prisonniers ; il donna l’ordre de s’arrêter, et, descendant de cheval :
Il y a parmi vous, fit-t-il, un Monsieur Duval qui se fait appeler général ; je voudrais bien le voir.
C’est moi, dit Duval, avec fierté en sortant des rangs.
Vous avez aussi deux chefs de bataillon avec vous ?
Les deux officiers désignés sortirent des rangs.
Vous êtes d’affreuses canailles, dit Vinoy, vous avez fusillé le général Clément Thomas et le général Lecomte ; vous savez ce qui vous attend. Capitaine, reprit le signataire de la capitulation de Paris, s’adressant au commandant de l’escorte, faites former un peloton de dix chasseurs, Monsieur, passez dans le champ à côté.
Les trois officiers de la Commune obéirent simplement, ils sautèrent un petit fossé, suivi du peloton funèbre. Le général et le commandant furent acculés contre une petite maisonnette qui, ironie du sort, portait sur sa façade l’inscription suivante : Duval, horticulteur.
Le général Duval et ses compagnons d’armes ont mis eux-mêmes habit bas, et deux minutes après ils tombaient foudroyés, aux cris de : Vive la commune !






Bourgeoispierre Pierre Bourgeois 5523ap

Il prend part à quelques combats contre l'armée de Versailles. Il réussit à sortir de Paris mais il est arrêté le 28 juin à Semur-en-Auxois. Ramené à Versailles, il est emprisonné, jugé et condamné à mort le 4 septembre 1871. Son recours en grâce est rejeté le 23 novembre. Il est fusillé en même temps que Louis Rossel et Théophile Férré au camp de Satory à Versailles le 28 novembre.

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Le 1er mai, Varlin, comme la majorité des internationalistes, s'oppose à la création du comité de salut public et signe le manifeste de la minorité Pendant laSemaine Sanglante, il tente en vain de s'opposer à une exécution d'otages, rue Haxo et participe aux combats à Beleville.
Le 28 mai, au dernier jour de la Semaine sanglante, terrible répression menée par l'armée des Versaillais, Eugène Varlin, reconnu par un prêtre rue Lafayette, est arrêté et amené à Montmartre où il est lynché, éborgné par la foule et, finalement, fusillé par les « lignards ».

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"Le jeudi 25 mai 1871 alors que les gardes nationaux abandonnaient la barricade de la rue du Château-d'eau, un bataillon de femmes vint en courant les remplacer. Ces femmes, armées de fusils, se battirent admirablement au cri de : "Vive la Commune!". Nombreuses dans leurs rangs, étaient des jeunes filles. L'une d'elles, âgée de dix-neuf ans, habillée en fusilier-marin, se battit comme un démon et fut tuée d'une balle en plein front. Lorsqu'elles furent cernées et désarmées par les versaillais, les cinquantes-deux survivantes furent fusillées."





LES FEMMES

« Les femmes et les enfants sont l’avant-garde de l’ennemi, on doit les traiter comme tels... »
Adolphe Thiers

Michel

Louise Michel

"Dans l’aube qui se levait on entendait le tocsin ; nous montions au pas de charge, sachant qu’au sommet il y avait une armée rangée en bataille. Nous pensions mourir pour la liberté. On était comme soulevés de terre. Nous morts, Paris se fût levé. Les foules à certaines heures sont l’avant-garde de l’océan humain... La butte était enveloppée d’une lumière blanche, une aube splendide de délivrance. La troupe fraternise avec le peuple, l’insurrection gagne Paris quartier par quartier, surprenant à la fois le gouvernement et le Comité central..."
Louise Michel


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Christine Dargent / Nathalie Lemel

Dmitrieff

Elisabeth Dmitrieff
Fille illégitime d'un officier tsariste, Elisabeth Dmitrieff est née en 1851 dans la Province de Pskov. Elle milite très jeune dans les cercles socialistes de Saint-Petersbourg. En 1868, elle émigre en Suisse où elle participe à la création de la Section russe de l'Internationale Ouvrière (fondée à Londres en 1864). Déléguée à Londres elle se lie Karl Marx qui l'envoie en mission d'information à Paris en mars 1871, comme représentante du Conseil général de l'Internationale.. Âgée de vingt ans, elle devient avec Nathalie Lemel, une des animatrices les plus actives de l’union des femmes pour la défense de Paris et les soins aux blessés (fondée le 11 avril 1871 dans la Salle Larched, 79, rue du Temple). Membre du Comité Central de l'Union des Femmes, elle s'occupe surtout de questions politiques et plus particulièrement de l'organisation des ateliers coopératifs. Elle prend activement part sur les barricades du Faubourg Saint-Antoine, aux combats de rue de la Semaine Sanglante (21-28 mai 1871). On ignore comment elle réussit à échapper aux troupes versaillaises, à s'enfuir de France et à regagner la Russie en octobre 1871. Elle y épouse un condamné politique afin de lui éviter la peine de mort. Elle le suivra en déportation en Sibérie où elle terminera ses jours en 1910.


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 Quand la foule aujourd'hui muette, comme l'océan grondera,
Qu'à mourir elle sera prête, la Commune se lèvera.
Nous reviendrons foule sans nombre, nous viendrons nous serrant les mains.
La mort portera la bannière ; le drapeau noir crêpe de sang ;
Et pourpre fleurira la terre, libre sous le ciel flamboyant.
 
Louise Michel, mai 1871


Cantinière à la barricade 1871drapeauRouge

Cantinières sur les barricades


JULES VALLES
Aux morts de 1871
À TOUS CEUX qui, victimes de l’injustice sociale, prirent les armes contre un monde mal fait et formèrent, sous le drapeau de la Commune, la grande fédération des douleurs,
Je dédie ce livre.
Jules VALLÈS.

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Le 11 juin 1832, naissance de Jules VALLES au Puy-en-Velay (Haute Loire).Journaliste, membre de la Commune, propagandiste libertaire et écrivain.Très tôt révolté, il prend part à l'agitation révolutionnaire de 1848 à Nantes (où il est renvoyé du lycée) puis il se rend à Paris. En décembre 1851, il essaie de s'opposer au coup d'Etat en tentant de soulever le peuple. De retour à Nantes, son père (qui ne partage pas ses idées) le fait interner dans un asile. Il n'en sera libéré que trois mois plus tard, suite aux efforts d’Arnould et Ranc. A Paris, il se passionne pour les idées de Proudhon, mais à la suite d'une conspiration contre l'Empereur, il subit une peine de prison durant l'été 1853. Après divers métiers il devient journaliste, et publie ses premiers textes. Le 1er juin 1867, il lance l'hebdomadaire "La Rue" qui s'entoure de plumes et d'artistes célèbres, de Zola à Courbet. Mais après 6 mois de parution, le journal est interdit. Vallès subit, fin 1868, un nouvel emprisonnement à cause d'un article. De 1869 à 1871, il lancera successivement plusieurs titres de presse "Le Peuple", « le Réfractaire », "La Rue" et à partir du 22 février 1871 « Le cri du peuple » qui devient le journal de la Commune.Cosignataire, en janvier 1871, de "L'affiche rouge" (appel à l'insurrection), c'est tout naturellement qu'il devient, le 26 mars 1871, membre de la Commune. Partisan de la minorité, il s'opposera au Comité de Salut Public. Il combat sur les barricades durant la Semaine Sanglante » puis parvient à se réfugier en Angleterre. Condamné à mort, il ne rentre à Paris qu'à l'amnistie de 1880, il y publie à nouveau, en 1883 (aidé par sa fidèle collaboratrice Séverine), "Le Cri du peuple", où s'y s'expriment blanquistes, guesdistes et libertaires. Entre temps, ses romans autobiographiques "L'enfant", "Le bachelier" et "L'insurgé", ont été édité sous pseudonyme. Un dernier roman "Les blouses", sortira avant sa mort qui survient, après une maladie, le 14 février 1885, (un mois après l'attaque du journal par deux soudards de la police).Son enterrement rassemblera des dizaines de milliers de personnes, et donnera lieu à des affrontements.



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Je n’ai aucun souvenir du moment où ces livres sont arrivés entre mes mains, pendant les années lycée. Pourquoi ceux-ci, je n’avais pas beaucoup d’intérêt pour le XIXème en général et sa littérature en particulier. Je me souviens m’être ennuyer ferme sur le bouquin de Zola « Au bonheur des dames » et avoir réussi l’oral de français sur un poème de Leconte de Lisle ou il évoquait les bœufs blanc, écrasés par la lumière blanche du soleil. Cela avait certainement touché mon coté rural ! La découverte des nouvelles sombres de Maupassant et des romans de Barbey D’Aurevilly seraient pour bientôt. Il semble bien que ce qui a déclenché la lecture c’est avant tout le graphisme de la couverture, ou l’on pouvait voir le visage de l’écrivain au trait avec un fond rouge pour le volume trois, avec le titre « l’Insurgé »chez Garnier Flammarion poche. Sans oublié « l’enfant » et le « bachelier ». Jules Vallès fait parti de ces gens que l’on aimerait rencontrer. On ouvre l’Enfant, on passe au Bachelier sur la lancée et on ferme l’Insurgé avec les yeux embués, sonné . C’est comme une comédie italienne de la bonne époque on passe du rire aux larmes et vice versa en découvrant la vie de Jacques Vingtras . Lorsqu’il s’éteint il murmure « j’ai beaucoup souffert ». Il n’y pas de lamentation mais une écriture vive, moderne, mordante avec une dose de violence et un humour plein de désespoir…







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